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du duc de Parme son lieutenant. Le Roy envoya au­devant d'eux, et les fit bien recevoir et traiter; puis vinrent à Paris se présenter au Roy, qui les renvoya éconduits de leurs demandes.
Le a3 février arrivèrent à Paris les ambassadeurs d'Angleterre, desquels le comte de Warvick étoit chef, suivis de deux cents chevaux bien en Conche, qui furent bien traités aux dépens du Roy ; et disoit-on que leur dépense par jour revenoit à près de cinq cents écus. Les chefs furent logés près le Louvre, en l'hotel d'Ajou , jadis de Villeroy ; et la suite au logis des bour­geois, par fouriers. Ils apportoient au Roy le collier de l'ordre de la Jartiere, que la reine d'Angleterre en voyoit au Roy comme à son frere, garni de perles et pierre­ries estimées à plus de cent mil écus; et sous cette cou­verture, venoient exciter le Roy de prendre les Fla-mens en sa protection, offrans, au nom de leur Reine, contribuer au tiers des frais qu'il conviendroit faire en cette guerre.
Le jeudy dernier février, le Roy en grande magni­ficence, vêtu d'un habit tel que portent les chevaliers de l'ordre anglois, reçut après vêpres, des mains du comte de Warwick, le collier dans l'église des Augus­tins, et fit entre ses mains le serment de l'ordre; et le soir, fit ausdits comte et ambassadeurs un festin ma­gnifique (0.
Le 3 mars, jour du dimanche gras, le Roy fit autre festin ausdits ambassadeurs anglois, en la grande salle
(-) Un/kstin magnifique: Cette cérémonie cie Tordre de la Jarre­tière donna lien aux ligueurs de déclamer contre Henri ni. Ds pu­blièrent que ce prince agissoit de concert avec Elisabeth, en faveur des protestons contre la religion catholique.